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1) Livre : Note de Lecture J. Pinard La Charente, ses débits, ses crues et les marées de l'estuaire
2) Communication présentée au Congrès des Sociétés Savantes du Centre-Ouest à Rochefort (mai 1964), publié dans la revue Norois (revue des Universités de Caen, de Nantes, de Poitiers, de Rennes, de Rouen, de Tours-Orléans) N. 47, 12e année, juillet-septembre 1965, pp. 357 à 363:
"M. Pinard rappelle que la Charente, fleuve côtier de 350 km et dont le bassin est de 10.000 km2, est encore méconnu. En 1960 seulement, un limnigraphe a été installé à Cognac… Les indications fournies par cet appareil permettent de donner plus de précision.
1. Les débits:
En 1960, année pluvieuse (1,015 mm) le débit est de 84.50 m3 à Cognac. En 1961, année normale (810 mm) le débit est de 54.50 m3/s. M. Pinard se demande donc si ce dernier débit peut être considéré comme la moyenne caractéristique à retenir pour la région de Cognac.
Pour cela l'auteur recherche l'importance de l'alimentation-amont qui provient du fleuve et de ses affluents, en particulier la Tardoire et la Touvre. D'après M. Casteret, celle-ci est formée de la Lèche, de la résurgence de la Font de Lussac apparue en 1795 à la suite d'un tremblement de terre, de la résurgence du Bouillant, trou profont de 10 à 12 m, et celle du Domant, trou de 20 m environ. M. Pinard signale que le débit moyen de la Touvre est compris entre 10 et 12 m3/s avec 2 extrêmes connus : 1.5 m3/s en septembre 1929 et 26 m3/s en mars 1927. Le débit de la Tardoire est compris entre 10 et 15 m3/s. Au total, le débit moyen de La Charente, après la confluence à Angoulême, serait de 40 à 45 m3/s.
En aval de Cognac, la Charente reçoit ses principaux affluents : L'Antenne, venant du Pays-Bas de Matha, draine 259 km2 de terrain argilo-calcaire avec un débit moyen de 5 à 10 m3/s ; le Né apporte la même quantité d'eau pour un bassin de calcaire de 776 km2 ; la Seugne dont le bassin calcaire à 1.000 km2 débite 10 m3/s ; enfin la Boutonne pour 1,376 km2 de terrains variés, débite 15 m3/s. Le débit moyen de la Charente est alors de 75 à 80 m3/s à Saintes et de 90 à 100 m3/s après le confluent avec la Boutonne mais là, l'influence de la marée est sensible.
Si l'on rapporte ces données à la surface du bassin drainé, on obtient les débits suivants :
- à Cognac : pour 4770 km2 11 l. à 11.5 l par km2
- à Saintes : pour 7075 km2 10.5 l à 11.5 l par km2
Ce qui correspond aux normes habituelles des fleuves océaniques.
2. Bilan d'écoulement des crues
Le bassin hydrographique de la Charente reçoit en moyenne 800 mm de pluie par an, dont plus de la moitié d'octobre à mars: aussi l'évaporation est-elle importante; le calcul montre que 35 à 40% de l'eau de pluie s'écoule par l'intermédiaire du bassin et du réseau.
Les crues se produisent en automne et en hiver, le plus souvent, ce qui n'exclut pas des crues de saison chaude, comme ce fut le cas 16 fois en un siècle à Saintes; la plus importante s'étant produite en avril 1934 (5.62m au pont). M. Pinard propose alors une explication météorologique de ces crues inhabituelles en pays océanique. Les crues prennent une grande ampleur à partir de Cognac. Ex.: janvier 1961: 440-450 m3 à Cognac, 625 m3 à Saintes (bas quartiers inondes); en effet, c'est la l'un des principaux secteurs de confluence.
Au delà de Saintes, l'apport de la Boutonne, 40 à 50 m3/s est relativement faible malgré la superficie du bassin-versant: 1,375 km2; c'est que la pente est faible, les terrains perméables abondants et que l'évaporation due aux vents est importante dans ce secteur. La propagation des crues sur l'ensemble du bassin paraît lente; elle dure de 2 à 4 jours entre Angoulême et Saintes."
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